Discours d’Alexandre VIGNE, Maire de Lanuéjols :

« Chers amis,

Nous voici réunis, malgré les conditions actuelles, pour commémorer la Victoire de 1945, la capitulation de l’Allemagne nazie, après plus de cinq années d’une guerre en Europe qui a coûté la vie à des dizaines de millions de personnes.
Nous honorons, ceux, Morts pour la France et dont les noms demeurent à jamais sur nos monuments et nous accomplissons ainsi notre Devoir de Mémoire, afin que les générations actuelles n’oublient pas la barbarie du passé.
Mais la barbarie n’appartient pas, hélas, qu’au passé, elle est toujours présente de par le monde, au Moyen orient, en Afrique et ailleurs, aussi dans des pays auxquels nous ne portons pas beaucoup d’attention, la Birmanie en est un exemple aujourd’hui.
La barbarie est le fait des dictatures, mais aussi des idéologies politiques fascistes ou de croyances religieuses rétrogrades.
La barbarie est aussi parmi nous quand on assassine des jeunes filles parce qu’elles portent une jupe, un professeur qui essaie de développer le libre arbitre chez ses élèves, des policiers parce qu’ils représentent un état laïque haï, un médecin parce qu’elle est juive.

Alors, il nous faut continuer à « faire Nation », comme nous y encourage le philosophe Dany Robert Dufour. Faire nation c’est être ensemble pour promouvoir et vivre en commun nos valeurs de Liberté, d’Egalité de Fraternité de Laïcité, d’émancipation des femmes.
Faire Nation c’est aussi, ne pas détourner le regard face à l’injustice, la violence, ou l’obscurantisme.
Ce 8 mai, nous permet de puiser dans notre Histoire la force de faire Nation par l’exemple de nos héros des combats mais aussi par celui des simples inconnus victimes de la barbarie.

Je voudrais aujourd’hui mettre à l’honneur deux d’entre eux, enfants de La commune de Lanuéjols :
– Emile Raynal né à la Mouline le 17 novembre 1922, déporté à Dora Mittelbourg (matricule 31326) décédé à quelques mois de la fin de la guerre le 23 mars 1945, « Mort pour la France », et dont le nom est porté sur notre monument.
– Roger RICONO né le 3 juillet 1913 lui aussi à la Mouline, arrêté à Tulle en Corrèze le 9 juin 1944, déporté au camp de concentration de Dachau (matricule 77346) où il décèdera durant l’année 1944.

Nous n’avons pas plus d’éléments sur leur histoire respective. Mais, leur nom est désormais porté sur le Monument Gardois de la Déportation à Nîmes parmi la liste de 1065 déportés gardois.

Chers amis,
Que ces souvenirs éclairent notre Avenir.
Je vous remercie. »