CEREMONIE DU 8 MAI 2023 10H LANUEJOLS

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens

Je vous remercie tous de votre présence, particulièrement mes collègues maires et les conseillers municipaux présents, la gendarmerie, le Sergent-Chef Florent Bertot pour les Sapeurs-Pompiers du Centre de l’Aigoual, nos jeunes gens de la commune qui participent chaque fois aux cérémonies en lisant les différents messages

La cérémonie de ce matin se déroulera de la façon suivante
– En ouverture la Chorale de Camprieu interpètera « Nuit et Brouillard » de Jean Ferrat
– Après un message d’accueil
– Je passerai la parole à Mr Yves Verhnet pour le message au nom de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, au Maroc et en Tunisie)
– Puis à Alain Compan pour la lecture du message de l’UFAC (Union Française des Associations de Combattants et Victimes de Guerre)
– La lecture du message de Mr Sébastien Lecornu ministre des Armées et Madame Patricia Miralles secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et à la mémoire sera faite par Mathieu Compan
– Ces prises de parole seront suivies du dépôt de gerbe
– Je vous inviterai ensuite à respecter une minute de silence en Hommage aux Morts pour la France
– Et nous entonnerons ensemble la Marseillaise

A la suite de cette cérémonie vous êtes invités, pour ceux qui le souhaitent, à vous rendre à Saint Sauveur Camprieu pour la cérémonie qui aura lieu à 11h. Elle sera suivie d’un apéritif amical au Foyer de cette commune.

   

« Chers amis

Nous voici donc réunis en ce Lundi 8 mai 2023 pour commémorer la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie en 1945 et rendre hommage aux combattants Morts pour la France, aux Résistants et à toutes les Victimes civiles et militaires de la seconde guerre mondiale et en particulier rendre hommage à ces héros de notre commune dont les noms sont inscrits à tout jamais sur ce monument qu’ils aient donné leur vie pour la première ou la seconde guerre mondiale.

C’est la raison pour laquelle, nous nous retrouvons à chaque commémoration pour que tous ces noms restent aussi gravés dans nos mémoires. C’est la raison pour laquelle nous pavoisons ce monument, mais aussi le fronton de notre mairie.

Nous avons, au-delà de notre devoir de mémoire, nous avons aussi besoin de cela. Nous retrouver sur ce qui participe aux moments forts de notre unité en tant que peuple de France.

Plus qu’à d’autres moments nous avons besoin, de faire Nation. Nous traversons une période difficile, période de conflits sociaux, de tensions liées aux conditions économiques et sociales qui se dégradent, de plus en plus de français vivent dans la précarité. Nous avons besoin de faire Nation face au dédain pour le bien commun d’une certaine partie de nos élites, au sentiment de délitement des services de l’Etat, ou d’un certain aveuglement de nos dirigeants.

Nous avons besoin de faire Nation dans un climat international plus qu’instable je pense bien sûr à la guerre en Ukraine, mais aussi aux conflits et tensions dans les autres parties du monde qui menacent.

Nous sommes aussi dans l’incertitude des conséquences du changement climatique et de ses conséquences dont nous commençons à sentir les effets dans notre vie de tous les jours.

Oui, plus qu’à d’autres moments nous avons besoin de nous sentir appartenir à ce peuple de France.

Rappelons-nous que la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Son principe fondamental est : le gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple.

La démocratie signifie que le peuple détient le pouvoir, pouvoir qu’il exerce en désignant des représentants, c’est le sens de République, la Res Publica, la chose commune.

Ne l’oublions pas la République nous appartient, nous sommes la République, nous sommes, chacun d’entre nous, la France. C’est à nous qu’il appartient de promouvoir ses Valeurs et de défendre la République.

C’est aussi en cela que nous devons rendre hommage, comme aujourd’hui, à ceux du peuple français qui ont payé du sacrifice suprême leur appartenance à la France et leur foi en la Liberté.

Cela est peut-être passé plus inaperçu, mais notre Mairie était aussi ornée du drapeau national le 30 avril dernier. Je l’évoquais tout à l’heure.

Cette journée était la Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation et c’est pour cette journée ne passe pas inaperçue que j’ai choisi de vous le rappeler aujourd’hui.

Elle honore la mémoire de tous les déportés sans distinction et rend hommage à leur sacrifice. Elle doit nous rappeler ce drame historique majeur et les leçons qui s’en dégagent, pour que de tels faits ne se reproduisent plus. Alors que nous le savons, les déportations, les crimes de guerre et les génocides sont toujours, hélas, d’actualité dans notre monde d’aujourd’hui.

Les victimes civiles françaises de la déportation dans les camps de concentration et d’extermination nazis lors la Seconde Guerre mondiale ont été plus de 76 000, déportés, martyrisés et disparus dont il ne reste plus rien. Cela représenterait aujourd’hui la disparition de la totalité de la population de la Lozère. Ils étaient eux aussi le peuple de France.

Je pense à un déporté en particulier mort à Auschwitz à 56 ans, juif d’origine russe Mnacha Tenembaum qui ne reverra jamais Aubervilliers ni sa famille. Il était lui aussi du peuple de France.

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais la voix de son fils vous parlera davantage, je vous propose de partager cet instant en l’écoutant ensemble.

(diffusion au micro de « Ma France »)

Ce texte est l’œuvre de Jean Tenembaum,  dit Jean Ferrat

Je vous remercie. » 

Alexandre VIGNE, Maire de Lanuéjols           

« De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine
Je n’en finirai pas d’écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d’été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche
Quelque chose dans l’air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu’on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d’Éluard s’envolent des colombes
Ils n’en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu’il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n’en plus faire qu’une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l’histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu’elle monte des mines, descende des collines
Celle qui chante en moi, la belle, la rebelle
Elle tient l’avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France »

Jean Tenembaum, dit Jean Ferrat